Spécialiste reconnue des flux migratoires depuis de nombreuses années, l’auteur souligne dans cet opuscule, un paradoxe : alors que les marchandises, les capitaux, et les informations circulent librement, en revanche, les personnes ne bénéficient pas toutes du droit à la mobilité internationale. Autant dire, que la question traitée ici, préoccupe tous les pays et plus particulièrement les États européens. En effet, certains d’entre eux connaissent aujourd’hui une montée de la xénophobie et des nationalismes qui triomphent bien souvent dans les urnes. Face à cette situation, Catherine Wihtol de Wenden pose comme une urgence impérieuse et « un aspect essentiel du développement humain », la nécessité de fonder un droit international des migrants. Pour cette politiste, cela impliquerait bien sûr que l’on définisse auparavant « une citoyenneté hors sol, deterritorialisée » afin de protéger ces derniers qui étaient en 2013 environ 240 millions, soit seulement 3,1% de la population mondiale.
Catherine Wihtol de Wenden, Le Droit d’émigrer, Paris, CNRS Éditions, 2013, 58 p., bibliographie.