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La pérennisation d’une solution provisoire La gestion des déplacés internes en Haïti après le séisme du 12 janvier 2010

Par Clément Paule

Extrait

Ce travail d’étape a été réalisé dans le cadre d’une thèse portant sur la gestion transnationale des catastrophes naturelles. Il s’appuie sur un terrain effectué à Port-au- Prince pendant les mois de juillet et août 2011.

Le 12 janvier 2010, à 16h53 heure locale, Haïti a connu la pire catastrophe naturelle de son histoire, en l’occurrence un séisme – de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter – dont l’épicentre était situé à 17 kilomètres au Sud-ouest de la capitale Port-au-Prince1. D’après les données officielles, le bilan humain du désastre s’est stabilisé autour de 230 000 morts et plus de 300 000 blessés, tandis que le coût de la reconstruction dépasserait les 6 milliards d’euros. Plus encore, les dégâts matériels s’élèveraient à 120% du PIB (Produit Intérieur Brut) du pays, évalué à 6,8 milliards de dollars pour l’année 20102. Face à l’ampleur des dommages, une réponse humanitaire d’urgence s’est rapidement déployée depuis l’international, impliquant aussi bien le SNU (Système des Nations unies), le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ou les ONGI (Organisations Non Gouvernementales Internationales) que l’armée américaine. Cette intervention d’acteurs externes s’est en outre prolongée dans le cadre du processus de reconstruction dont la conférence des donateurs pour Haïti, qui s’est tenue à New York fin mars 2010, a dessiné les grandes lignes. Signalons qu’à cette occasion près de 10 milliards de dollars ont été promis par les bailleurs. Selon l’expression de l’ex-Président des États-Unis Bill Clinton, alors représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU (Organisation des Nations unies) dans le pays depuis 2009, il s’agit désormais de « reconstruire en mieux » (building back better).

1. Précisons d’emblée que les termes de catastrophe naturelle ou de désastre d’origine naturelle, employés ici indifféremment, posent de nombreuses difficultés que l’on n’abordera pas dans cette contribution.
2. Ces chiffres proviennent du Centre de Recherche sur l’Épidémiologie des Désastres (CRED), institut de recherche établi à l’Université Catholique de Louvain depuis 1973, qui a mis en place plusieurs bases de données concernant les catastrophes naturelles, dont EM-DAT (Emergency Events Database) et CE-DAT (Complex Emergency Database), consultables sur le site internet : http://www.cred.be.

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