> Publications > Fil d'Ariane > Articles > L’intervention en Libye entre non-ingérence et non-assistance

L’intervention en Libye entre non-ingérence et non-assistance La résolution 1973 (Conseil de sécurité des Nations Unies)

Par Jean-Jacques Roche

Extrait

Les émeutes qui ont éclaté dans la ville de Benghazi dans la nuit du 15 au 16 février 2011 participent de ce que l’on appelle désormais le printemps arabe. Le 17 février, les manifestations se sont multipliées dans toute la Libye, mais dès le 21 février, le colonel Kadhafi a recouru à l’armée pour réprimer les contestataires qui exigeaient son départ. Le 26 février, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 1970.

Ce texte organise un embargo sur les armes à destination de la Libye, gèle les avoir de la famille du chef de la Jamahiriya et recommande la saisine de la CPI (Cour Pénale Internationale). Isolé, le chef de l’Etat libyen s’est depuis engagé dans une politique de répression en recrutant des mercenaires sahéliens.

À la surprise des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne réunis à Bruxelles le 10 mars 2011, la France a annoncé qu’elle reconnaissait le Conseil National libyen comme le représentant légitime du peuple libyen et a immédiatement envoyé un ambassadeur à Benghazi. Le 12 mars, le conseil de la Ligue arabe a demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies la création d’une zone d’exclusion aérienne et l’adoption de mesures propres à garantir la protection du peuple libyen et des ressortissants étrangers. Très classiquement, le Secrétaire général de l’ONU a appelé le 16 mars à un cessez-le-feu avant que le Conseil de sécurité – présidé par la Chine depuis le début du mois de mars – n’accueille le ministre français des Affaires étrangères pour discuter de l’opportunité d’un recours à la force. Adoptée en quelques heures par dix voix et cinq abstentions, la résolution 1973 a décidé « d’interdire tout vol dans l’espace aérien de la Jamahiriya arabe libyenne afin d’aider { protéger les civils » et autorisé les Etats membres à « prendre toute mesure nécessaire […] pour protéger les populations et les zones civiles […] tout en excluant le déploiement d’une force d’occupation étrangère sous quelle que forme que ce soit ».

Télécharger l’article L’intervention en Libye entre non-ingérence et non-assistance. La résolution 1973 (Conseil de sécurité des Nations Unies)