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2012 : l’entrée en récession de la zone euro La sanction d’une accumulation d’erreurs de politique économique

Par André Cartapanis

Extrait

Dans un contexte marqué par un fort ralentissement de la croissance mondiale, les prévisions d’une entrée en récession de la zone euro se multiplient. Le 24 janvier 2012, le FMI prévoyait pour cette zone une baisse du PIB de 0,5% en 2012, contre une croissance de 1,8% pour les États-Unis et de 5,4% pour l’ensemble des pays émergents ou en développement. Le 23 février dernier, la Commission européenne a livré ses propres prévisions pour 2012 : – 0,3% pour l’ensemble de la zone euro, – 3,3% au Portugal, – 1,3% en Italie, – 1,0% en Espagne, – 0,1% en Belgique, – 4,4% en Grèce, – 0,9% aux Pays-Bas. Le FMI prévoit une croissance de 0,2% en France et de 0,3% outre-Rhin, et la Commission, légèrement plus optimiste, envisage une progression du PIB, respectivement, de 0,4% et de 0,6% pour le couple franco-allemand. Cette situation s’explique par une accumulation d’erreurs de politique économique.

La crise de l’endettement souverain grec démarre peu après les élections d’octobre 2009. Le nouveau ministre des finances grec annonce alors une révision des chiffres du déficit budgétaire. Contre les 3,7% prévus en début d’année, il s’attend à un déficit de 12,5% du PIB. Mais cette donnée sera révisée à plusieurs reprises avant d’atteindre le niveau record de 15,5%. C’est le point de départ de la crise de l’endettement souverain en Europe. Deux ans et demi plus tard, malgré les 17 Sommets de la dernière chance de l’Eurogroupe, la crise grecque a contaminé l’ensemble de la zone euro par le jeu d’une hausse des taux d’intérêt sur les titres d’État au Portugal, en Espagne, en Italie… Il en est résulté, de la part des agences de notation, une dégradation généralisée de la zone euro à laquelle les banques européennes, fragilisées à nouveau par cette situation, n’ont pas échappé. Puis, le climat des affaires s’est profondément détérioré, provoquant un ralentissement du crédit, une atonie de la consommation et un recul de l’investissement. L’accord européen du 21 février 2012 combine l’octroi de nouveaux prêts du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et l’effacement d’une part de la dette détenue par les créanciers privés de la Grèce, à hauteur de 237 milliards d’euros. Beaucoup s’interrogent cependant sur la capacité de l’économie grecque à supporter les mesures d’austérité d’une extrême rigueur que ce nouveau plan impose.

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